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30 décembre 2006 6 30 /12 /décembre /2006 20:40

Dynamogène, vous connaissez sûrement,...

 

 

...ils sont partout ! En Europe et en France, ils sillonnent les routes avec leurs spectacles de doux dingues et leurs jouets mécaniques pour petits et grands. Vous avez dit Mécaniques ? Hum...c'est à voir car l'humain est au coeur de la machine. Qui n'a jamais vu Monsieur Culbuto ? ou la cymbalobylette ou encore la boîte à musique géante ?


 

 

 

 

Qu'on se le dise, lls ont un chien merveilleux qui s'appelle Achille mais ils le cachent ! N'hésitez pas à réclamer des photos d'Achilou en vous rendant sur le site des DYNAMOGENE ce qui vous donnera l'occasion d'en savoir plus sur les autres jouets, les fous qui les fabriquent et les animent et les dates de spectacle ! Cliquez sur l'option choisie :

OUI, JE VEUX ME RENDRE SUR LE SITE DE DYNAMOGENE(c'est parti)

NON, JE NE VEUX PAS ME RENDRE SUR LE SITE DE DYNAMOGENE
 
Catherine Gheselle

 

 

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16 août 2002 5 16 /08 /août /2002 16:27

"Les forts, les faibles" de Jean-Marie Piemme
 

Photo Azzuro Matto - Isabelle Meister

Entretien avec Philippe Morand

Les aspects novateurs de l'écriture contempo­raine  mise en scène lors de ces      XXIX èmes rencontres d'été de La Chartreuse à Villeneuve lez Avignon sont illustrés à plu­sieurs niveaux dans le texte de Jean-Marie Piemme. " Les forts, les faibles, dit l'auteur belge, raconte neuf trajectoires du présent quand chacun marche au bord du vide ". Si les spécificités de son écriture peuvent dans un premier temps dérouter, il n'en reste pas moins que cette forme est particulièrement efficace pour éclairer ce qu'il y a de plus diffi­cile à mettre en lumière chez l'être humain : ses propres contradictions. Très actuelle, la pièce démonte les mécanismes des idées d'ex­trême-droite en renvoyant chaque spectateur à ses propres forces et faiblesses. Rencontre avec un metteur en scène dont la scénographie est résolument à l'écoute de l'auteur.

Philippe Morand, comment s'est passé votre rencontre avec ce texte ?

Je connais Jean-Marie Piemme depuis long­temps. En 94, il m'envoie son manuscrit qu'il vient juste de terminer. J'ai tout de suite eu un coup de coeur pour l'importance de ce texte et la façon dont il racontait les choses. J'ai cherché pendant cinq ans les moyens de le produire puis j'ai décidé de le mettre en scène dans le théâtre que je dirige à Genève en le produisant avec nos moyens. Le Théâtre de Poche étant tout petit, je décide d'inventer un dispositif en enlevant tous les fauteuils de la salle et en jouant mur à mur avec deux gradins de chaque côté, donc le public est en situation bi-frontale. C'est la scénographie adoptée. Avec ce procédé, je pense que ce spec­tacle n'aura pas d'exploitations dans d'autres théâ­tres. Pourtant, comme c'est vraiment un gros suc­cès, nous le jouons à Lausanne avec le même dispositif, à Charleroi avec un accueil extraordi­naire, puis à Neuchatel. Ensuite on reprend une très longue série au Théâtre de poche; cela conti­nue à marcher. Et, miracle des miracles, Daniel Girard (co-responsable de La Chartreuse, ndlr) vient le voir, et quelques jours plus tard il nous propose de venir le présenter à La Chartreuse.

Quelles sont, selon vous, les particularités de l'écriture que propose l'auteur?


Je crois que Jean-Marie Piemme a une spécifici­té, c'est qu'il ne produit pas la copie conforme d'une réalité. Il observe bien évidemment les mécanismes politiques, sociaux, économiques, culturels mais il invente des figures et leurs donne un langage qui n'est pas la copie conforme de la réalité mais un matériau travaillé. Ce qui fait que cela crée un léger décalage qui n'est pas un décalage de la réalité reproduite mais de la réalité réappropriée par la langue de Jean-Marie Piemme. Il y a aussi une juxtaposition des mon­tages dramaturgiques, de scènes brèves avec des scènes plus importantes dans une narration qui n'est pas linéaire. Jean-Marie Piemme raconte par séquences, par fragments une micro-société. On saisit les personnages chaque fois dans des scè­nes différentes, à des moments différents. On les capte comme si tout à coup un projecteur éclairait un moment donné de leur vie ou de leurs rapports avec les autres.

Quels ont été vos parti-pris pour mettre en scène cette façon d'écrire ?


Avec une mise en scène bi-frontale, il existe une relation interactive avec le public créant ainsi un rapport particulier avec chaque spectateur, un rapport mis en relief par une absence de décor qui crée dans le même temps cet effet où le public se voit comme réfléchi, il est lui-même pris dans le prisme de la lumière. Cet aspect est très impor­tant car il donne l'impression d'un ring où se dispute un combat avec la langue, avec les idées, les corps. La dimension physique est en effet très importante dans les textes de Jean-Marie Piemme : il y a une corporalité, c'est-à-dire un engage­ment physique. On s'aperçoit en mettant en scène ses textes qu'il ne s'agit pas de quelqu'un qui, à sa table, écrit uniquement avec brio des phrases for­tes, des rapports forts entre les individus mais qu'il induit aussi tout une série de rapports phy­siques entre eux.

Le titre, "Les forts, les faibles", peut induire un côté manichéen. Or on ne le retrouve pas dans la pièce. Les personnages sont faits de contradictions. Comment avez-vous travaillé ces aspects contradictoires au plus près des personnages ?

Mon souci de metteur en scène est d'abord de ser­vir l'auteur, de le comprendre, de ne pas plaquer des idées supplémentaires, d'essayer au contraire d'être au plus près du sens de l'auteur. Je crois que l'ensemble des contradictions des personnages est tellement bien écrit qu'il y a déjà pour les acteurs et pour le metteur en scène, qui est pour moi un accompagnateur d'acteurs, tellement de choses à jouer, précisément parce que ça n'est pas manichéen, parce que chaque personnage à sa chance. Aucun n'est taillé à la hache dans une espèce de parcours linéaire. On est, suivant les situations, suivant les rap­ports, suivant les enjeux, parfois un fort, parfois un faible. Et le danger réside précisément là, quand tout à coup les rapports de force s'inver­sent, quand le manichéisme resurgit pour des rai­sons qui deviennent à ce moment-là des raisons populistes d'une extrême-droite qui s'ancre en Europe.

Nous parlions des douleurs du corps, ce corps social, pourait-t-on dire. Ce corps enfante ? Comment lisez-vous la fin de la pièce ?

Justement, on fait de nouveau la lecture la plus
proche de ce que propose Jean-Marie. Cela reste du coup une lecture très ouverte et dans laquelle plusieurs interprétations sont possibles.

Propos recueillis par Catherine Gheselle

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